top of page
46493181_305741283483653_330499949630324

"La musique, ça rend heureux"

SLFDL #5 - Bonne Humeur -
00:00 / 00:00

* Pensez à activer les sous-titres !

La musique dans la rue, une thérapie invisible

L'impact de la musique sur la psychologie humaine a fait l'objet de nombreuses recherches. Son pouvoir a été utilisé pour améliorer la santé mentale. Alors, que ressentons-nous lorsque nous entendons de la musique dans la rue, dans une ville où nous vivons ou voyageons ?

François-Xavier Vrait explique dans son livre La musicothérapie (publié en 2018 dans la collection Que Sais-Je aux éditions Presses universitaires de France) que la musique est utilisée dans de nombreux domaines et à des fins différentes : « plus récemment et dans un but commercial, les publicitaires ont bien compris comment un fond musical approprié module le déplacement des clients et les amène à flâner tranquillement dans les rayons des hypermarchés, ou à accélérer la cadence quelques minutes avant l’heure de la fermeture, écrit-il. Dans un autre domaine, la musique permet de supporter des situations potentiellement anxiogènes, comme dans les ascenseurs ou les salles d’attente. » L’association américaine de musicothérapie AMTA explique aussi que « la musicothérapie ouvre également des canaux de communication qui peuvent être utiles à ceux qui ont du mal à s’exprimer par la parole ».

 

Il semble donc avéré que la musique peut avoir un impact sur notre comportement, le plus souvent inconsciemment. Il suffit de repenser aux bandes sonores anxiogènes accompagnant des scènes d’horreur au cinéma qui contribuent à accentuer notre sentiment de peur.

Soigner par la musique

 

 

 

 

 

 

Rachild Badache, biologiste-clinicien en recherche sur les pathologies neuro-cognitives à Lyon étudie l’impact de la musique sur les émotions via le système nerveux. Celle-ci a été un vecteur important lors de la prise en charge de ses patient.e.s. Elle a apporté une nouvelle dimension médicinale à son travail. « Art et thérapie ont un dénominateur en commun  », pose-t-il.

49898383_345276942733285_786589850141301

Après sa carrière en biologie, Rachild Badache se met au service des hôpitaux et joue un rôle « d’intermédiaire-médiateur » entre les patient.e.s et le personnel soignant. Plus précisément, il utilise la musicothérapie dans la prise en charge de malades atteint.e.s de pathologies graves. En choisissant une musique de fond adaptée, il prépare ses patient.e.s à des interventions chirurgicales majeures pour les aider à mieux les appréhender. « La musique facilite le dialogue. J’utilise un fond musical instrumental pour les patients, du jazz en priorité, ajoute-t-il. Nous pouvons dire que la musique réveille des émotions propres à chacun.  Par exemple, la dopamine est une hormone du bien-être. Elle est un agent vecteur de celui-ci et elle est stimulée par la musique. »

“Avec la musique de rue, l’auditeur pratique une auto-thérapie”

 

Bénéfique pour ses patient.e.s, la musique l’est aussi pour quiconque l’entend dans la rue. Même si elle peut faire grincer les dents de quelques commerçant.e.s, elle contribue globalement à égayer nos villes. « Elle est une façon de dialoguer, ce n’est pas un monologue. C’est une discussion entre celui qui la joue et [celui] qui l’écoute, assure-t-il. C’est un échange sans verbaliser. L’avantage de la rue, c’est le fait qu’elle soit un paravent, un miroir tenu par le musicien et où l’auditeur pratique une auto-thérapie. »

 

Si la musique n’est pas considérée comme un médicament, il reste beaucoup à découvrir quant à ses bienfaits thérapeutiques. Et Rachild Badache de conclure : « la musicothérapie ne fait pas partie de la culture médicale mais de la culture scientifique, auprès de scientifiques musiciens. »

 

                                 

 

AHMET AGDOGAN

Au quotidien, Rachild utilise la musique pour soigner ses patients. 

Ancre 3
bottom of page